Interview BAIBOO
Salut, peux tu te présenter ?
Hello, je suis Clara, j’ai 26 ans, je vis à Capbreton (Landes) à la belle saison, et le reste de l’année, je suis en Indonésie. Je surf et j’ai lancé il y a un et demi ma marque, Baiboo, qui propose des alternatives au plastique, et met en avant l’artisanat local indonésien. Ah oui, j’adore aussi les chaï latte.
Quand as tu commencé à surfer ?
Première expérience en 2016 à Lacanau, avec l’UCPA – j’ai détesté, oui oui. Heureusement, en Janvier 2017, je suis partie à Corralejo sur l’île de Fuerteventura dans les Canaries, et je suis tombé amoureuse du surf. Merci à Tom, mon prof de surf néozélandais!
Tu as un souvenir de surf qui t’a réellement marqué ?
Il y en a tellement. Entre les chutes, les rencontres, les washing machine… Mais une session en Septembre 2018, mini vagues à Rocky Point à Corralejo, je suis partie avec Fabio pour une mini session, ça s’est transformé en 3h de fous rires, au coucher de soleil, j’ai adoré. Il y a quelques semaines aussi, lorsque j’ai partagé une session parfaite avec un australien, deux dauphins, et plusieurs tortues au coucher du soleil. Je suis sortie de l’eau, il faisait nuit noire. « Happiness is only real when shared ».

Quelle est la place de l'océan dans ta vie ?
Tout. J’ai tout quitté pour l’océan en 2018. J’habitais à Paris, je commençais à travailler dans l’industrie du luxe, une belle carrière s’ouvrait à moi – mais il me manquait quelque chose, j’étais dépressive sans savoir pourquoi. Un jour, en rentrant d’une semaine de surf à Corralejo j’ai compris. Le lendemain, j’ai donné ma démission, et je suis partie travailler dans un Surfcamp pendant 6 mois.
Quelles études as tu faites ?
Accrochez vous (ahah) J’ai deux licences, une en Histoire, et une autre en Histoire de l’Art et Archéologie. J’ai ensuite fait une maîtrise en recherches historiques, me spécialisant sur les soldats de Napoléon. Puis, j’ai enfin terminé avec un MBA en commerce international d’art à Paris. J’ai toujours travaillé à côté de mes études, et j’étais aussi beaucoup dans la mode du vintage, je vendais en ligne mes trouvailles. Jai commencé à travailler dans le monde de l’art (assistante galeriste) et du luxe parisien que j’ai très vite quitter. J’ai toujours voulu être à mon compte, travailler quand je voulais et comme je voulais.
Aujourd’hui, je suis la plus heureuse avec ma marque Baiboo, ça allie tout ce que j’aime, l’écologie, l’artisanat, le savoir-faire, et mon amour pour le surf et l’océan.
Parle nous de ta marque BAIBOO
Baiboo, c’est avant tout une marque qui respecte la planète, mais aussi ses habitants. Il y a déjà presque deux ans, je suis allé à la rencontre d’artisans balinais, en scooter, et avec google translation pour me faire comprendre. Aujourd’hui, je commercialise de jolis objets éco-responsables 100% naturels, réalisés entièrement à la main pour un quotidien plus vert. Je travaille notamment la coque de noix de coco, et propose de jolis bols, personnalisables. La différence de la maison Baiboo, notre signature, la gravure doré. Je commercialise aussi des pailles en bambou, des peignes à wax, et des stylos. D’autres produits vont arriver sous peu, mais tout est malheureusement au ralenti avec la crise pandémique.


Quelle est ta journée type ?
Ahaha en France ou en Indonésie ? En France, l’été je m’occupe aussi d’une école de surf, il y a beaucoup de travail en plus de ma marque. Je commence toujours la journée avec une chocolatine et une tasse de café. Néanmoins, je surf très peu, je me rattrape en Hiver. En Indonésie, je me lève souvent vers 6h, je check les vagues, je surf une première fois, j’avale un pancake et de l’eau de coco, je me rendors, je retourne surfer, je hang out avec mes amis locaux, on retourne surfer, j’apprends aussi le Bahasa et je passe mes journées à manger des fruits délicieux. Je vis pieds-nus, il y a du sable partout, et mon seul makeup, c’est ma crème solaire !
Au niveau de tes futurs projets, où en es tu ?
Je veux vraiment passer une partie de ma vie en Indonésie, notamment sur l’île de Sumbawa, je suis actuellement en train de me positionner pour acheter un terrain proche de la plage afin d’y construire une jolie maison. Je souhaiterais aussi développer ma marque Baiboo en Europe, mais aussi à l’étranger.
Ça fait rêver, et quel était ton plus beau voyage ?
Ma première fois sur l’île de Sumbawa, seule, j’en ai encore des frissons. Je n’ai même pas les mots, c’est hyper wild, il n’y a rien, mais je m’y sens vraiment bien. J’aimerais néanmoins découvrir d’autres continents, la Californie chez mon amie Marie, rencontrée en Indonésie, la Nouvelle-Zélande me titille aussi beaucoup ses derniers temps.
On voit que tu es très inspiré par l’écologie, quels sont tes gestes quotidiens que tu mets en place pour améliorer ton impact sur la nature ?
J’ai toujours une gourde réutilisable dans mon sac, j’essaie d’acheter d’occasion le maximum, Emmaus est ma deuxième maison 🙂 Je n’utilise plus de cotons non plus, que du zéro-déchet. Je cuisine toujours des fruits et légumes de saison, acheter des tomates en plein Hiver je ne comprendrai jamais.

Si tu devais changer quelque chose dans le monde ?
Une chose ? Non pas possible – j’aimerais que nos politiques prennent conscience de la crise écologique sans précédent, j’ai l’impression qu’ils sont aveugles. J’aimerais aussi que les mentalités évoluent quant à la place de la femme dans la société, mais aussi dans le monde du surf. Il y a encore peu de temps, on m’a quand même dit qu’une fille qui fait du shortboard ne peut pas avoir de copain, car les hommes n’aiment pas les filles taillées en V – wait what ?
Ton spot de surf préféré ?
Trop compliqué d’en citer qu’un seul. Je vais essayer de faire par pays ou par île ahah En France, j’adore le spot de La Piste à Capbreton, et la droite d’Ondres. Dans les Canaries, j’ai adoré la mini vague du village de pêcheur de Majanicho, clairement une vague de longboard, mais c’est tellement joli. A Bali, une des vagues que je préfère, probablement « Sri Lanka », côte Est et un secret spot pas loin. À Lombok, la droite d’Are Guling. À Sumbawa, j’adore la droite de Yoyos, mais la gauche de Tropical commence à bien me plaire, peut-être parce que j’ai failli avoir mon premier barrel backside 😉
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