De séville à Dakar en catamaran
De Séville à Dakar.
Nous voila parti à bord du Catamaran HUMANES. Après quelques jours passés dans la belle ville de Séville, et les préparatifs du voyage réalisés (nettoyage du bateau et ravitaillement pour les prochaines semaines en mer) nous voilà en route pour le Sénégal.
Nous commençons par la descente du fleuve Guadalquivir et le passage de l’écluse.
Le coucher du soleil est incroyable et après quelques petites péripéties, Adrien a beaché le bateau en pleine nuit, nous voila 6h plus tard à l’embouchure.

Nous passons la nuit ici, et reprenons la mer le lendemain matin. Il n’y a pas un brin de vent, nous sommes obligés de faire les premières heures au moteur avant de mettre les voiles.
Nous passons 4 jours et 3 nuits très agitées. Tout le monde est malade, nous avons une houle croisée de 2m50.
Impossible de faire mes quarts, dès que j’essaye de me lever je vomis. La nuit, sans lune nous n’avons plus aucun repère, le mal de mer est encore plus important.













Dans notre chambre, qui est dans la coque avant gauche du bateau, tout est intensifié. Le bateau tape et les vagues rebondissent sur la paroi dans un bruit assourdissant. Cela donne l’impression que dehors c’est l’apocalypse, que nous allons couler, alors qu’une fois sur le pont tout est plus calme.
Nous arrivons enfin sur l’ile de Porto Santo à côté de Madère au grand soulagement de toute l’équipe. On met enfin les pieds sur la terre ferme et allons manger du poulpe dans un petit restaurant typique. C’est une spécialité locale. Après toutes ses heures à tanguer nous avons le mal de terre. C’est assez spécial, nous avons l’impression que la terre bouge.
PORTO SANTO : Cette ile est magnifique, très lunaire. Nous louons des scooters et en faisons le tour. Nous restons ici 5 jours, à pêcher et nous balader. Nous levons ensuite l’encre pour Madère ou nous resterons une semaine.
Côté surf, ce fut un fiasco. Il y avait 1m50 +, mais les spots de l’ile ne se surfent que lors de très grosses conditions. Les spots sont face à la falaise dans les rochers, et avec de petites conditions nous finissons dans les pierres et la vague ne déroulait pas bien.
Après une petite frayeur nous abandonnons l’idée de surfer sur cette île et passons le reste de notre semaine à visiter et faire de la randonnée.



Le 13 Octobre nous levons l’encre, direction les Canaries. La mer est plus calme, et pas de vomito durant cette traversée.
Une fois arrivés nous nous rendons compte d’un des gros inconvénient en bateau. Les spots de surf sont situés du côté inverse de la où il y a les points de mouillages. En surf nous recherchons la houle abritée du vent, en voilier nous évitons les endroits exposés aux vagues.
Il est donc compliqué d’aller surfer, et le contacte avec les gens me manque. Nous n’avons aucune interaction avec le monde extérieur sur le bateau. Nous ne rencontrons pas de nouvelles personnes. Le paysage et les découvertes ont été très limité ses derniers jours. De plus la relation avec le capitaine n’est pas des meilleures. Et vivre collé h24 devient compliqué.
Nous décidons donc de quitter le bateau, louer un van et partir a la découverte des différentes iles et spots de surf.
Nous passons donc 1 mois et demi entre Tenerife, Fuerteventura et Lanzarote.
L’expérience en van était également très chouette. Nous sommes libres de dormir où nous voulons sur ces iles, face aux spots de surf.
Il y en a beaucoup à Fuerteventura et Lanzarote. Le seul inconvénient est le vent constant.










Nous finissons ensuite notre voyage par 1 mois au Sénégal où nous sommes accueillis par la famille de Fatou dans le village d’Ngor.
C’est une fin de voyage très riche culturellement. Les sénégalais sont accueillants, ils ont toujours le sourire et sont très généreux. Nous passons un super mois à cuisiner les plats typiques, manger avec eux et vivre a leur rythme. Nous proposons des cours de surf aux enfants et filles du village. C’est un voyage qui permet de se questionner sur notre mode de vie, nos priorités. C’est une communauté très pauvre mais extrêmement soudée. Ils sont toujours joyeux et ensemble. NIOFAR.



Durant ce voyage Fatou nous fait part des difficultés de sa communauté. Elle ne gagne qu’ 1 euros 50 par jour. 50 pour-cent de leur salaire est reversé à la mère afin de participer aux frais de la famille.
Elle rêve de pouvoir partir du village et s’installer ailleurs mais n’en a pas les moyens.
Comme beaucoup d’enfant elle a quitté l’école à 12 ans. Les frais de scolarité et de bus sont trop élevés pour que les parents les envois au collège.







C’est un cercle vicieux, ils ne peuvent pas quitter le village, mais le village ne leur permet pas l’accès à l’éducation et n’offre aucune perspective d’évolution.
Lors de notre visite en Casamance au sud du Sénégal, nous avons rencontré des enfants âgés de 8 à 12 ans. Ils étaient pêcheurs sur des bateaux, partaient de longues semaines en mer à plus de 300 km de leur famille. Ils ne rentraient chez eux qu’une fois par an et était totalement livrés à eux même.


Nous avons essayé de les aider à notre manière. Nous avons laissé du matériel de surf à Pape Samba qui tient l’école de surf TAKEOFF au Secret Spot à Dakar. Il fait beaucoup pour le développement du surf dans son pays. Il propose tous les mercredis des cours gratuits pour les enfants du village, et redistribue aux jeunes les planches de surf et combinaisons qu’il arrive à se procurer. Nous l’avons aidé lors de ses cours de surf et en avons proposé d’autres aux filles du village. Le surf féminin n’étant pas encore très développé au Sénégal. Voir les sourires sur leurs visages est le plus beau des cadeaux. Nous essayons lors de nos voyages de promouvoir le surf auprès des communautés locales. Donner un peu de notre temps et transmettre nos connaissances à ses gens qui nous ont accueillis les bras ouverts.



Ce contact, le partage et les nouvelles rencontres /expériences sont ce qu’il m’a le plus manqué lors de cette traversé. La moindre activités, même la lecture devient compliqué en mer. J’avais l’impression d’attendre que le temps passe. Je ne regrette pas du tout cette expérience, mais arriver au Sénégal, dans ce pays toujours en mouvement, où les gens habitent ensemble, partage tout, a été un réel soulagement pour moi.







C’était un voyage vraiment riche en émotions. Je ne les remercierais jamais assez de nous avoir accueillis et permis de vivre un mois en immersion complète au sein de leur famille. De nous avoir ouvert leur porte et considéré comme les leurs.
Et même si côté surf nous n’avons pas eu de super vagues, ça reste un des voyages les plus enrichissants de ma vie.

